Revenir en ces lieux, pour de bon m'assassine,
Tout me parle de nous, même le banc nous assigne.
Revenir en ces lieux, pour de bon m'assassine,
Tout me parle de nous, même le banc nous assigne.
J’ai voulu ce matin arracher l’air du temps,
M’enivrer de demain bien avant tout le monde.
Anticiper peut-être l’algorithme du printemps
Une forme de folie, gouverner la mappemonde.
Englober d’un regard ce que fuit notre vue,
Distinguer, retenir perceptions et odeurs
Qui flottent dans le ciel et caressent les nues
Fugitives et rapides, hermétiques à nos cœurs.
Le ciel m’a offert son plus bel appareil,
Tout de nacre teinté, embelli par la soie
Des lumières d’un soir, juste avant le sommeil.
Puis d’un coup s’est éteint, aussi sombre qu’un puits
D’où sortira demain, quand à l’aube aboutie,
S’effaceront les songes trop lourds de la nuit.
Lairedubeau
29.04.MMXIII
Deux moineaux s’adoraient
A la barbe du monde,
Leurs deux cœurs palpitaient
Plus vite à la seconde.
Souvent se bécotant
Comme deux tourtereaux,
Ils vont, chemin faisant,
Se mirer au ruisseau.
Le printemps a piqué
De sa lance féconde
Ces deux cœurs embusqués.
Au sortir de l’hiver
Ils se content fleurette.
Seuls au monde – unis vers…
Lairedubeau
22.04.MMXIII
Beauté d'un instant
Qui s'offre nu au monde.
Le voir, l'admirer.
Vain fut mon sommeil,
L'aube revenue
Le jour d'après est vide.
Le vent dans l’olivier bruisse doucement.
Il bruisse comme les eaux s’échappent du torrent
Qui peine à contenir en ses bras cette vie
Débordante de fièvre, autant que nos folies.
Le bruit est caressant, si doux à mon oreille.
Si plein de ces promesses à nulle autre pareilles,
Promesse d’un jour nouveau aux courants salvateurs,
Promesse d’un ruisseau au cours évocateur.
Les bruits de la nature qu’aucun autre n’égale
Régale les silences, les nourrissent de la transe
Du tremblement profond que contient l’univers.
Ces bruits seront mes mots ; mes yeux deviennent verts,
Mes oreilles le pot recueillant les errances
D’un brouhaha cosmique m’invitant à sa danse.
Lairedubeau
07.04.MMXIII
Le temps ne change rien,
Mon coeur reste argentin.
Amour propre,
Amour sale,
Amour tout court...
Attrappe-moi,
si tu peux !!
Lairedubeau
04.04.MMXIII
La seconde passe,
Les minutes restent,
Le temps s'étire.
Lairedubeau
24.03.MMXIII
Quitter l’enveloppe humaine, habiter une fleur
Sentir dans mes pétales un souffle de vent tiède
Qui couche l’arbrisseau en traversant Honfleur
Et caresse au passage la peau fine de l’aède.
Quitter l’enveloppe humaine, m’implanter dans un chêne,
Creuser de mes dix bras le sol lourd et gras.
Labourer, dessiner les tourments et les chaînes
D’un amour trop futile pour un temple d’Agra.
Sentir toutes les saisons passer l’une après l’autre
S’attacher à aucune, les aimer sans raison.
Les laisser défiler, se perdre à l’horizon.
Attendre l’ultime instant qui m’ôtera la vie
Qui sciera chaque branche et peut-être sans bruit
Me coucher sur la mousse d’un sous bois bien choisi.
Lairedubeau
27.03.MMXIII