A la manière de Sieur Boileau, une satire...c'était promis ! Pour lui, il s'agissait de dénoncer les travers de son temps et de ses contemporains. Ici il ne s'agit que "d'un état" que nous connaissons tous...et qui un jour m'est apparu si cruellement !!
Ignoble ignominie qui nous entraine
Dans les limbes de notre être.
Pour une femme, tu es ce mal qui la terrase
Quand elle se sent encore en phase (emphase).
Tu lui indiques par l'absence de ses troubles menstruels,
Combien son corps, superficiel,
Glissera sans faille dans la débâcle.
Et puis ces rides qui s'insinuent,
Subrepticement comme une bévue,
Lui font courir toutes les boutiques
Pour la crème du Docteur X.
Pour vous Messieurs,
C'est presque mieux ;
Vous vous sentez pousser des ailes,
C'est l'heure où vient, à votre porte,
Sonner le démon de l'escort(e)
Girl qui va vous perdre,
Car vous périrez par le sexe.
Vous y laissez quelques déchets capillaires
Et remplissez votre bedaine.
Vos tempes grises seront permises,
Elles seront même parfois exquises.
Se soumettre à vos forfaitures
S'avère être notre parjure.
Nous sommes soumis aux mêmes lois
Dont le cosmos a fait sa foi ;
Celles qui passent de l'ignorance,
Qui berce doucement l'enfance,
A la splendeur toute éphémère,
Dont l'adolescence est coutumière.
La toute puissance, à l'âge adulte,
Qui se transforme en solitude,
Dans la plus grande décrépitude,
Mais là bien sûr il ne s'agit
Que des dégâts complètement vils,
Auxquels se joignent, plus subtilement,
Les altérations sensuelles caractérisant
Ta vilenie qui s'immisce jusque
Dans ce qui, hier encore, fût ce que
J'aimais, par mille sabords :
La pure lecture et l'écriture
Qui sollicitent les mirettes.
Et les lunettes, votre conquête,
Se rajoutent elles à ce fatras
Des mille objets qu'il ne faut pas,
Sous peine des pires céphalées,
ni oublier, ni même casser.
Tes pires misères nous demeurent,
Cependant, toutes préférables,
A la grande dame hâbleuse,
Ta fidèle compagne,
La MORT.
On s'habitue, on t'amadoue,
On plie un peu et puis c'est tout.
Tout cela bien sûr est relatif :
A cinquante ans, on fait figure
D'un petit baigneur aux centenaires
Qui peuplent un petit peu plus la terre.
A l'heure où la retraite sonne,
Un peu plus tard, on le claironne,
Passe ton chemin, abjecte vieillesse,
Va sillonner au diable Vauvert !
Lairedubeau
04.08.MMX