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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 23:24

Mourir à petit feu, c’est comme mourir à deux dans un rythme endormi, plus qu’à fermer les yeux. Mais mourir plein de vie, de songes et puis de rêves qu’on a jamais fini et qu’on laisse en chemin ; ça c’est un vrai destin. Mourir en plein amour, c’est ça le plus heureux, quand en donnant à l’autre cet être merveilleux qui nait de nos deux corps, de deux esprits distincts, sans l’ombre d’un remord, ils ne formeront qu’un. A la dernière minute, déceler dans ses yeux les ultimes soubresauts d’un plaisir indicible, là dans la joie profonde, presque incommensurable, de deux êtres qui plongent dans l’antre de leur âme. Ils se découvrent chacun tellement dépendants et puis tellement uniques, à leur corps défendant. Car l’un pour l’autre, ils vivent et ce qu’ils sont ensemble, ils ne le seront plus jamais. C’est une sorte d’alchimie, impalpable, inexplicable, improbable, irremplaçable, intolérable…quand elle n’est plus. Mourir une fin de jour, quand le soleil décline, qu’encore la peau est chaude de ses rayons soyeux, que la lumière s’étire dans un ultime effort avant de laisser libre cours à la nuit, libre cours à la mort. Mourir dans son lit, comme à l’abri du monde, du tumulte éreintant des choses et puis de gens, du semblant, du paraître, alors fermer les yeux, comme si c’était un choix ou un destin peut-être. Je souffre… Je souffre mais de quoi ? De toute cette infamie, de ce n’importe quoi, de ces jours et ces nuits qui se suivent sans fin, aucun grain de folie pour mettre du regain, pas même l’appétit, je ne crois plus en rien. Alors mourir devient la seule chose que l’on souhaite, la seule idée qui interfère, celle qui passe en boucle, dont le cerveau devient l’écrin.

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